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 Blodwyn A. Dermot ∞ We are disconnected.

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Blodwyn A. Dermot
Blodwyn A. Dermot


Crazy Admin ∞ Cookie Monster

Messages : 79
Points : 13806


Feuille de personnage
Pouvoir : Intangibilité.
Situation Amoureuse: Célibataire.
Relationships:


Blodwyn A. Dermot ∞ We are disconnected. Empty
MessageSujet: Blodwyn A. Dermot ∞ We are disconnected.   Blodwyn A. Dermot ∞ We are disconnected. EmptyDim 29 Avr - 0:48


Blodwyn A. Dermot







Nom :  Dermot
Prénom(s) : Blodwyn Apollonia
Âge : 23 ans (15/05/1988)
Métier/Occupation : Graphiste freelance
Statut : Célibataire
Orientation sexuelle : Hétéro
Groupe : Topaz Key
Pouvoir : Intangibilité
Karen Gillan
This is my story ...


Episode I : The ones who were born.
- She's got a birthmark -

Elle se réveilla d’un coup au milieu de la nuit, en sueur, une douleur lui déchirant l’entre-jambe. Elle secoua le corps inerte qui se trouvait à sa droite. « Antoine ! » Le corps s’agita un petit peu et fini par émettre un grognement. Elle le secoua encore plus fort. La douleur devenait insoutenable. Elle cria « Antoine ! » une nouvelle fois. La douleur s’était estompée, mais elle savait que ça reviendrait. Le corps remua enfin pour se redresser. « Qu’est-ce qu’il se passe ? », dit-il d’une voix endormie. Antoine n’avait pas beaucoup eu le temps de dormir avec les deux petites qui arrivaient, sa femme et le travail. « Je crois que ça y est. » fut tout ce qu’elle eut à dire pour qu’il se lève d’un bond et enfile un pantalon. Elle se releva tout doucement, elle avait peur que la douleur ne revienne trop vite. Une fois dressée sur ses deux jambes, elle se pencha vers l’avant en se retenant au matelas pour ne pas tomber à terre. Elle savait que la chose était douloureuse, mais elle n’avait jamais imaginé une douleur si intense. Antoine, qui avait déjà eu le temps de faire plusieurs allers-retours pour charger la voiture, revint pour chercher sa tendre épouse. Il l’aida à marcher jusqu’à la voiture. Elle inspirait et expirait bruyamment. Elle essayait de se calmer, mais les contractions se faisaient de plus en plus fréquentes et douloureuses. Elle avait les mains moites et paniquait totalement. Quand elle lança un regard à l’homme à sa gauche, elle le voyait étrangement calme et détendu. Elle ne comprenait pas, mais elle était bien contente qu’il soit là. Le voyage se fit un silence, on entendait que la respiration irrégulière de la jeune femme.

Les lumières blanches et ternes de l’hôpital lui faisaientt mal aux yeux. Les contractions allaient et venaient, mais étaient de plus en plus fréquentes. Il essayait de la rassurer, lui tenait la main, lui disait que tout irait bien, même si il était aussi paniqué qu’elle. Il se montrait fort pour deux, ce qu’il avait toujours fait. Elle ne se recoucha que quand le médecin lui annonça que c’était fini. Les contractions s’estompaient pour ne plus se faire sentir. Elle l’avait fait, elle avait mis au monde deux petites filles, des jumelles. Un tourbillon d’émotion la traversait. Elle était heureuse, triste, soulagée et exténuée. Quand on planta un des deux bébés dans ses bras, elle ne put s’empêcher de pleurer. Elle n’était pas du genre à pleurer, elle était du genre à rire et à sourire peu importe la situation. Son mari qui tenait l’autre nouveau-né lui sourit, ils échangèrent un regard complice. A cet instant précis, ce bloc opératoire était la pièce la plus remplie d’amour au monde.

Ils les observaient tous les deux à travers la vitre. Quelques jours étaient passés, ils pourraient rentrer à la maison le lendemain. Là-bas, une chambre rose les attendait. Une vie banale et sans rebondissement, leur avenir était déjà prévu : elles iraient à l’école, se feraient des amis, des petits-amis (sans doute une plus que l’autre), elles seraient jalouses l’une de l’autre, elles vivraient heureuses avec quelques passages durs et elles finiraient par se marier, avoir des enfants et un travail bien payé. N’était-ce pas ce que tous les parents espéraient pour leurs enfants ? Sauf qu’elle, elle savait que ce n’était pas ce qui les attendait, loin de là. Elle quitta ses filles des yeux pour le fixer lui, concentré sur ses progénitures, tellement mignonnes avec leur bonnet et leurs petits gants. « Tu crois qu’elles le seront, elles aussi ? » Elle n’avait fait qu’insinuer, mais il savait très bien de quoi elle parlait. Il baissa les yeux. Il avait fait des recherches, demandé à son entourage. Tout le monde disait que ce n’était pas héréditaire. Après un long moment, il osa enfin la regarder. « Non, elles ne seront pas comme moi. » Et heureusement se dit-il. Il la prit dans ses bras. « Non, Julia, nos filles ne seront pas comme moi. »

Episode II : The one who dies ▬ Part one.
- This is quick but not quite painless -


Il était partit chercher un café. Un café, rien de plus que ça. Il venait d’être père, il était heureux, même plus qu’heureux. Si plusieurs personnes ne s’étaient pas trouvées aux alentours, Antoine se serait sans doute mis à danser dans le couloir de l'hôpital, mais il sifflota simplement à la place. Il ne s’était jamais imaginé qu’il serait à ce point heureux d’être père. Pendant la grossesse, il avait été présent aux côtés de Julia, mais il n’avait jamais réellement réalisé dans quoi il s’était embarqué. Maintenant qu’il pouvait voir les jumelles, les prendre dans ses bras, leur parler et leur sourire, il réalisait. Il réalisait que c’était tout ce qu’il manquait à sa vie, c’était cliché à dire, mais il pouvait enfin commencer à vivre heureux jusqu’à la fin des temps. Il ne lui manquait plus rien. Son bonheur était absolu.

Il inséra les pièces une à une. Les machines étaient toujours une bonne solution pour se débarrasser des petites pièces de cinq cents. Antoine trouvait d’ailleurs ça assez stupide qu’elles n’acceptent pas les pièces de un et de deux cents. Que pouvait-on faire avec un ou deux centimes ?! Il appuya sur un bouton blanc qui indiquait « Expresso ». La machine lança quelques bruits étranges avant de laisser tomber un gobelet en carton sur la plateforme métallique, la seconde qui suivit, un liquide chaud de couleur brune sortit de la machine. Il saisit le récipient et fit le chemin inverse pour retourner à la chambre de Julia. Antoine n’avait jamais été un fan des hôpitaux, il les détestait même. Toutes les chambres étaient pareilles et ternes, tout le personnel n’était que faussement gentil et souriant, la nourriture était presque immangeable, oui, franchement, les hôpitaux, ce n’était pas le pied. Il n’attendait qu’une et une seule chose, pouvoir rentrer chez lui en emportant les deux petits trésors qui lui avaient été donnés et Julia, la femme de sa vie.

La chambre était vide quand il entra. « Jules ? Julia, t’es là ? » La porte coulissante de la pièce destinée aux jumelles s’ouvrit. Une jeune infirmière en sortit et sourit à un Antoine inquiet. « Madame De Wilder est partie faire un tour dans les jardins de l’hôpital. C’est une belle journée, elle a voulu en profiter un peu. J’ai proposé de garder les petites le temps que vous reveniez. » Il soupira, soulagé. « Elle aurait pu m’attendre, j’y serai allé avec elle … » dit-il plus pour lui-même que pour l’infirmière. « Oh, si vous voulez, vous pouvez y aller, je reste ici. » « Non, ça ira, merci. » Ce n’était pas qu’Antoine n’avait pas confiance dans les compétences de cette infirmière, mais il préférait garder ses petites filles pour lui tout seul. L’infirmière lui sourit une seconde fois avant de quitter la chambre.

Il observa les petites à travers la vitre, comme il l’avait fait la veille. Elles étaient adorables, couvertes d’un bonnet et de petits gants pour qu’elles ne se griffent pas. Même si ça lui faisait du mal de l’avouer, c’était dangereux qu’il reste au près d’elles. Il devrait partir, s’enfuir là où elles ne pourraient pas le retrouver. Il n’avait pas vraiment envie de partir, mais il savait que c’était la seule solution pour que ces deux filles soient en sécurité. Antoine pouvait le nier autant qu’il le voulait, mais il était un Porteur, il avait un pouvoir, un don comme certain l’appelait. Il avait la capacité de soulever des objets par la pensée. Quand Décadence l’a appelé, il a totalement refusé, il avait l’impression d’être un montre, il reniait son pouvoir. Il est resté en Belgique en refusant tous les arguments que l’Association lui donnait. Il a tout de même appris à s’en servir, juste « au cas où ». Il ne le maîtrisait pas parfaitement, mais il arrivait sans peine à soulever des objets lourds presque sans effort. Bien que ça l’amusait parfois, il évitait de l’utiliser et préférait les muscles à la place.

La porte s’ouvrit d’un coup. « Vous avez oublié quelque chose ? » demanda Antoine en pensant que c’était l’infirmière. Il eut à peine le temps de tourner la tête vers la porte qu’un liquide chaud coulait sur le col de sa chemise. Avec les dernières forces qu’il lui restait, Antoine posa sa main sur la vitre froide. Son bras retomba mollement sur le sol. Les fillettes pleuraient, elles avaient tout vu. Deux hommes emmenèrent le corps. Le sang avait formé une tache sur le sol carrelé.

Julia, qui avait sentit que quelque chose de mauvais se passait, avait couru aussi vite que ses jambes le lui permettaient jusqu’à sa chambre. Quand elle ouvrit la porte, elle vit la tâche et comprit. Elle couvrit sa bouche avec ses mains. Elle tremblait. Les larmes roulèrent sur ses joues. Elle avait mal partout. Même déglutir lui faisait mal. Elle voulait mourir. Elle tomba à genou sur le sol devant la tâche de sang. Elle voulait crier, mais elle savait qu’elle ne pouvait pas. Elle était impuissante. Les filles criaient et pleuraient, elles aussi. Julia n’avait pas le courage de se lever pour aller les chercher. Elle était couchée sur le sol. Ses cheveux baignaient dans le sang, elle était repliée sur elle-même et elle pleurait toujours. Elle avait l’impression que le temps s’était arrêté. Elle avait l’impression qu’elle pouvait mourir, là, à cet instant précis, et que personne ne viendrait la chercher. Elle avait l’impression que c’était la fin. Elle ferma les yeux, elle comptait se laisser mourir.

« Promets-moi que s’il m’arrive quelque chose, tu les protégeras, promets-le moi ! »

Elle rouvrit les yeux d’un coup. C’était ce qu’Antoine lui avait dit, la veille, quand il lui avait assuré que les filles n’hériteraient pas de capacités particulières. Cette phrase était revenue dans son esprit d’un seul coup et avec une telle force qu’on aurait dit que c’était Antoine lui-même qui la disait. Elle se releva fébrilement. Elle essuya ses larmes d’un revers de la main. Les jumelles avaient besoin d’elle, elle ne pouvait pas baisser les bras. Elle se dirigea vers les lits où se trouvaient les nourrissons. Ils pleuraient encore. « Là. Maman est là, tout ira bien maintenant. » Ils s’arrêtèrent instantanément. Julia prit une des jumelles et entreprit de la changer. Un long voyage s’annonçait, il fallait être parées à toutes les situations.

C’était là, sur la cheville droite. Une petite clé, une clé d’un jaune pâle. Julia savait exactement ce que cela représentait, Antoine avait la même sur sa nuque. Julia rhabilla le nourrisson et le reposa dans son lit. Elle paniquait. Elle avait toujours du mal à gérer le stress, mais là, c’était pire que tout. Elle prit la deuxième jumelle et cherchait toute trace d’une clé, elle espérait au moins que l’une d’elles n’aient pas été marquées, malheureusement pour elle, la clé était là, dans le bas du dos. Elle devait prendre les filles et s’enfuir, elle n’avait plus le choix. Elle s’habilla, chargea les filles dans la voiture avec toutes les affaires nécessaires au voyage. Un voyage qui allait durer plusieurs jours.

Julia était censée vieillir aux côtés d’Antoine. Les jumelles devaient grandir et s’épanouir comme n’importe quelle fille normale. Ils devaient être quatre et être tous heureux. Ils devaient former une famille unie. Antoine devait les protéger. Maintenant, Julia était seule et devait se séparer de ses deux filles. Non, rien, rien de rien. Rien ne se passait comme prévu.

Episode III : The one who's Irish.
- I could be somebody else, I could be somewhere else -


Julia frappa à la grande porte métallique. Il faisait nuit. Personne, pas même une voiture, ne passa dans la ruelle de ce quartier calme de la petite ville de Mullingar, en Irlande. La jeune femme était anxieuse. Comment savoir si ces personnes à qui elle allait confier les prunelles de ses yeux étaient réellement dignes de confiance ? Comment savoir si ses filles étaient vraiment en sécurité désormais ? Tellement de questions auxquelles elle n’obtiendrait jamais de réponse. Après cinq minutes de gigotements nerveux, on lui ouvrit la porte. Une femme blonde se tenait devant elle, elle ne devait pas avoir plus de cinq ans de plus que Julia. La blonde lui adressa un sourire chaleureux. « Julia, on m’a avertie de votre visite. Je suis Astoria Dermot, mais rentrez donc, ne restez pas dehors ! » Elle ne pouvait pas, Julia ne voulait pas. C’était déjà assez dur d’abandonner ses bébés, il était inutile de faire durer la torture. Elle secoua la tête et tendit le maxi-cosi dans lequel une des jumelles s’était endormie.

Elle était déjà passée à Oxford où elle avait laissée l’un d’elles entre les mains d’une riche famille, les Pemlow. Les adieux avaient été déchirants, Julia avait l’impression qu’on lui avait arraché une partie de son cœur. Elle avait accouché neuf jours plus tôt et pourtant, elle s’était déjà attachées à ses deux petites têtes blondes. En vérité, Julia les connaissait depuis bien plus longtemps que simplement neuf jours, elle les avait portées, elle les avait vues grandir au fil des échographies, les avait nommées bien avant leur arrivée, les avait aimées dès qu’elle avait su qu’elle était enceinte. Elle avait pleuré pendant un quart d’heure devant la porte des Pemlow qui insistaient pour qu’elle rentre et prenne une tasse de thé. Elle avait gentiment refusé et s’était laissé disparaitre dans la noirceur de la nuit.

Tout ça, c’était passé la veille, Julia en avait encore les yeux rouges, à force d’avoir pleuré toute la nuit. Elle déclina encore une fois l’invitation d’Astoria. Les larmes lui montaient aux yeux, Julia savait qu’il était temps pour elle de s’en aller et de se faire oublier. Elle essuya ses yeux avec sa manche. « Prenez soin d’elle. Ne la laissez jamais tomber. Soyez la mère que j’ai toujours voulu être. » Sur ces quelques mots, Julia tourna les talons et commença à s’éloigner de la propriété des Dermot. Ce n’était pas une partie de plaisir pour Astoria de regarder cette jeune femme lui donner son enfant et s’en aller comme ça. Elle n’avait pas encore eu d’enfant, mais la blonde se dit qu’abandonner ce qu’on avait porté, protégé et nourri pendant neuf mois était sans doute une des choses les plus pénibles au monde. Elle s’avança d’un pas, le maxi-cosi dans une main. La nuit était fraiche, elle frissonna. « Julia ! », s’écria-t-elle. Cette dernière essuya encore une fois ses larmes qui brillaient  la lueur de la lune. Était-ce une bonne idée de s’arrêter et regarder en arrière ? N’était-ce pas encore une fois allonger les souffrances plus que nécessaire ? Julia se demandait ce qu’elle avait fait. Elle se demandait pourquoi. Elle se demandait si elle méritait tout ce qui lui arrivait à ce moment. Une boule au ventre, elle fit volte-face. Astoria la regardait, elle semblait débattre intérieurement sur si oui ou non elle devait dire ce qu’elle avait à dire. « Vous pouvez venir la voir à n’importe quel moment, si vous en avez envie. » La membre de Décadence savait bien que ce n’était sans doute pas la meilleure idée car elle mettait en danger la sécurité de l’enfant, mais Astoria l’avait tout de même proposée car elle, plus que n’importe qui d’autre au monde, savait ce que l’on ressentait quand on devait tout sacrifier pour sauver une personne qui nous est chère. Les membres de Décadence devaient faire face à ça bien trop souvent. Julia le savait, elle aussi, que cette idée était délicate. Elle se contenta d’afficher un petit sourire pendant qu’une larme s’abattit sur le sol. Un sol froid et sans vie, tout comme Julia. C’était décidé, à l’aube, elle quitterait ce motel miteux pour aller vers l’est. Pas de destination précise. Pas de plan. Elle savait simplement que plus elle s’éloignerait mieux cela se passerait pour tous. C’était de cette façon que Julia De Wilder était sortie de la vie de ses filles.

Episode VI : The one with an almost normal life.
- We're all right where we're supposed to be -


Astoria regarda Julia s’éloigner. Elle n’avait même pas eu de réponse à sa proposition. Ne sachant plus trop quoi penser de cette situation désastreuse, elle baissa la tête, déjà découragée par la lourde tâche qui l’attendait. Ses yeux rencontrèrent ceux du nourrisson. Elles se fixèrent comme ça pendant un petit moment. Astoria soupira, elle commençait à comprendre dans quelle situation tordue elle s’était encore retrouvée. Elle rentra le maxi-cosi en main. La jeune femme s’installa dans son salon et posa le siège pour bébé en face d’elle, elle observa la petite fille silencieusement. L’enfant avait de grands yeux gris, une peau blanche qui semblait aussi fine que du papier et de fines lèvres d’un rose pâle, elle était adorable. Le nourrisson ne bougeait pas et l’observait en retour. Astoria ne savait même pas comme cette petite s’appelait. Blodwyn lui vint directement à l’esprit. C’était un prénom irlandais peu porté. Il signifiait fleur blanche. Une fleur blanche représentait la pureté et l’élégance, mais aussi la beauté. Astoria le savait, cette petite allait être belle et elle ne se rendrait probablement pas compte de l’effet qu’elle pouvait produire. Elle la souleva du maxi-cosi et murmura : « Blodwyn Apollonia Dermot, tu devras subir beaucoup de choses au cours de ta vie, mais quoi qu’il arrive, tu seras forte et courageuse. » Elle serra le bébé dans ses bras, ce bébé qui désormais s’appelait Blodwyn Apollonia Dermot.

***

« Maman, pourquoi j’ai les cheveux oranges ? » Blodwyn, du haut de son mètre dix, regarda sa mère dans les yeux, celle-ci s’agenouilla pour être à la même hauteur. Astoria se plongea dans les yeux verts de Blodwyn, en six ans, ils avaient bien changés. Elle avait redouté ce moment depuis le jour où Blodwyn était entrée dans sa vie. Elle s’était souvent demandée si elle devait lui dire toute la vérité ou si elle devait garder ça pour elle et ne lui dire que quand elle serait assez mûre pour comprendre la situation. Blodwyn n’avait que six ans, était-elle prête entendre la vérité ? La comprendrait-elle ? « Tous mes amis à l’école, ils me demandent pourquoi j’ai les cheveux comme ça.  Parce que toi, t’es blonde et papa est brun. » La gamine baissa la tête, cette histoire de cheveux semblait vraiment l’attrister. Astoria prit une grande inspiration, il ne semblait pas avoir d’autre solution que de tout lui avouer. Elle ne comprendrait peut-être pas tout, mais au moins, elle serait au courant. Elle releva le visage de la jeune fille en la prenant par le menton. Elle mit tout l’amour qu’elle pouvait faire transparaitre dans un sourire et sourit à l’enfant. « Papa et moi, on t’a adopté, mon cœur. » « Ca veut dire quoi adopter ? » « Ca veut dire que … » Astoria cherchait ses mots avec précaution, elle ne voulait pas la blesser. « Tu as une autre maman et un autre papa, mais qui sont partis donc tu es avec nous maintenant. » La rouquine baissa la tête et fronça les sourcils, l’air de réfléchir. Elle releva la tête quelques secondes plus tard. « Et ils sont où maintenant ? » Il y eut un petit silence. Astoria ne savait pas. Elle savait qu’Antoine était mort, mais elle n’avait aucune information sur la localisation de Julia. Durant ces six années, Julia n’avait pas donné signe de vie. Elle était peut-être même morte, personne ne savait.  « Je ne sais pas, mon bébé, je ne sais pas … » Elle ne savait pas quoi répondre d’autre. Il y avait-il seulement une autre réponse ? Astoria avait le regard dans le vide, elle se sentait mal de devoir lui dire ça comme ça. La fillette ne semblait pourtant pas triste, elle essayait de comprendre. Elles étaient restées quelques instants ainsi, sans parler, sans bouger, à fixer le vide, à laisser leurs pensées les inonder. Blodwyn brisa finalement le silence : « Maman … Pourquoi ils sont partis ? Pourquoi … Pourquoi ils m’ont abandonnée ? » Astoria écarquilla les yeux et serra la jeune fille dans ses bras. « Tu sais, parfois la vie, c’est pas facile. Tu as ce don particulier, tu sais, tu peux passer à travers les objets et … tes parents … tes parents ont eu beaucoup de soucis et ils ont préférés te confier à d’autres personnes pour que tu aies une meilleure vie. Ton papa, il est … partit au ciel, il est avec les anges et il te regarde d’en haut. » Des larmes chaudes coulaient le long de ses joues. C’était plus fort qu’elle. Rien que de penser à tout ce qu’elle avait déjà traversé, ça lui faisait mal au cœur. Blodwyn ne s’en rendait certainement pas compte, mais elle n’était pas comme tout le monde. Elle était plus que normale. Elle n’était pas une gamine ordinaire. Elle était tout sauf ordinaire. Elle desserra son étreinte et s’éloigna pour regarder la rousse dans les yeux. « Blodwyn, je ne veux pas que tu oublies que tes parents étaient courageux, très courageux et que si ils t’ont laissée avec moi, ta nouvelle maman et ton nouveau papa, c’est parce qu’ils t’aimaient très fort. N’oublie jamais ça, OK ? » La petite hocha la tête et sourit. Astoria lui rendit son sourire même si elle pleurait toujours. La gamine passa son pouce sous les yeux de sa mère pour les essuyer. « Pourquoi tu pleures ? » « Parce que je t’aime, mon bébé, parce que je t’aime. » Astoria prit sa fille dans ses bras. « Je t’aime aussi, maman. »

***

« C’est ton amoureux ? » Blodwyn regarda en direction de Keenan, un garçon de sa classe, quand il croissa son regard, elle baissa les yeux et rougit. « Je … Mais non. » Abbie, âgée de quatre ans, prenait un malin plaisir à ennuyer sa grande sœur. « Ouh ! La menteuse, elle est amoureuse ! », commença-t-elle à chanter. Blodwyn se leva d’un bond. « C’est même pas vrai d’abord ! » Blodwyn avait douze ans et Keenan n’était qu’un ami qui l’aidait pour ses devoirs. « OUH ! LA MENTEUSE, ELLE EST AMOUREUSE ! », cria la petite fille de quatre ans. Blodwyn lâcha un grognement. « Tu vas voir, sale monstre ! » Elle se mit à courir derrière sa petite sœur qui sortit rapidement du salon en pleurant. Blodwyn soupira, la petite blondinette avait le don de lui taper sur les nerfs. Elle retourna vers sa chaise et posa ses fesses dessus. La seconde d’après, elle se retrouvait par terre sur ses fesses, à côté de la chaise. Elle venait de passer à travers la chaise. La rouquine écarquilla les yeux et leva la tête, Keenan se trouvait au dessus d’elle. « Est-ce que ça va ? » « Heu… Oui, je … ça va, merci. » Il lui tendit la main qu’elle saisit et l’aida à se relever.  « Comment t’as fait ça ? On dirait que t’es passée à travers la chaise, c’était hallucinant. »  Blodwyn resta pétrifiée quelques secondes avant de rire. « Mais qu’est-ce que tu racontes ? C’est … C’est ridicule, c’est pas possible. Regarde, la chaise est solide. » Elle frappa trois fois sur la chaise en bois vernie et des « TOC » se firent entendre. « Rien qu’une chaise en bois. » Son rire était devenu un bruit étrange et gênant, elle décida que se taire était une meilleure solution. Keenan haussa les épaules et retourna s’asseoir. Blodwyn soupira, soulagée qu’il ne se soit douté de rien.

Ce n’était pas la première fois que ce genre de choses lui arrivait. Durant toute son enfance, Blodwyn avait eu la capacité de traverser les objets et les murs. Elle ne savait pas s’en servir, ça arrivait comme ça, souvent quand elle était en colère, triste ou simplement joyeuse. Son intangibilité prenait place quand elle avait un gros choc émotionnel ou parfois, elle traversait les objets sans raison alors qu’elle était calme et que rien de particulier ne s’était passé. Sa mère lui avait dit qu’un jour, elle intégrerait une association qui s’appelait Décadence qui était placée à Oxford en Angleterre où elle allait apprendre à s’en servir. Blodwyn attendait ce moment avec impatience, elle adorait son pouvoir qui la rendait si particulier et voulait apprendre à le gérer le plus rapidement possible.

Episode V : The one who leaves her family.
- Just say goodbye now and leave -


« C’est l’heure. » Blodwyn ouvrit les bras pour y accueillir sa mère qui se précipita vers elle. « Sois prudente, ne fais pas n’importe quoi, ne fais pas trop la fête, n’abuse pas de la gentillesse des gens, n’utilise pas ton don en public une fois que tu auras appris à le maîtriser correctement, ne … » « Maman. », l’interrompis-t-elle. « J’ai dix-huit, je suis adulte, je sais m’occuper de moi toute seule, preuve que tu m’as bien élevée, et donc je n’ai pas besoin d’une mère-poule, même si je t’aime. » Blodwyn lui sourit et la serra une dernière fois dans ses bras. Elle se tourna vers son père, planté juste à côté de sa mère. « Fais gaffe à tes fesses, gamine ! » Il avança sa main dans l’air et la rouquine compléta le High-Five. « Tu m’connais, chef ! » Elle lui sourit également. Blodwyn savait que le plus dur  était à venir. Abbie. Comment faire ses adieux à une gamine d’à peine dix ans en lui expliquant qu’elle ne reverrait plus jamais sa grande sœur ? La blondinette fixait le sol, les larmes aux yeux et sa peluche sou le bras. Blodwyn s’agenouilla pour être à la même hauteur. « Bah alors mon bichon, pourquoi tu pleures ? » La gamine renifla bruyamment et releva ses yeux couleur noisette vers sa sœur. « Tu t’en vas ? » Blodwyn acquiesça.

Son départ était prévu depuis le jour où elle avait été accueillie dans cette maison. Son père biologique a été tué alors qu’elle venait de naître, sa mère avait du faire tout le trajet de Belgique jusqu’en Irlande pour l’emmener chez les Dermot, sa nouvelle famille. Astoria et Thomas l’avaient élevée comme leur propre fille. Ils n’avaient pas encore eu d’enfant quand Blodwyn est arrivée, Abbie n’était arrivée que huit ans plus tard. Pourtant, ils n’ont pas changé leur attitude avec Blodwyn, elle était toujours une des leurs, même si le sens qui coulait dans les veines de la rousse n’était pas le même que ceux des Dermot. Cela ne changeait rien, ils étaient une famille. Maintenant qu’elle était majeure, Blodwyn devait s’en aller pour suivre son destin. Elle allait à Oxford pour intégrer l’association de Décadence où elle apprendrait à maîtriser son don d’intangibilité. Astoria lui avait expliqué tout ça durant les six dernières années, elle voulait être sûre que Blodwyn était préparée pour partir du jour au lendemain sans pouvoir expliquer la raison à ses amis. Astoria et Thomas étaient au courant de tout, mais Abbie n’avait jamais été au courant de rien, ça faisait du mal à Blodwyn de devoir s’en aller comme ça et tout quitter. Elle avait presque envie de rester en Irlande, de faire comme son père biologique et de ne jamais quitter sa famille. Rester en Belgique pour sa famille, c’était ce qui lui avait couté la vie. Est-ce une bonne idée de risquer de perdre tout ça ? Non, surement pas.

« Tu pars longtemps ? » Blodwyn soupira et leva les yeux vers sa mère, que pouvait-elle répondre à ça ? Il était vrai qu’Abbie avait quelques fois fait de sa vie un enfer, mais c’était sa petite sœur et elle l’aimait. « On ira la voir le plus souvent possible à Oxford, ma chérie. » Sa mère était venue à son secours en posant une main sur l’épaule de la gamine. Abbie luttait pour ne pas pleurer, son nez coulait et elle avait contracté sa mâchoire pour s’empêcher de pleurer, mais malgré tous ses efforts, des larmes débordèrent et glissèrent lentement sur ses joues rosies. Blodwyn les essuya d’un geste rapide de la main. « Ne pleure pas, Abbie. On se reverra très bientôt, je te le promets. Allez, viens là ! » Elle ouvra grand les bras pour que la cadette vienne s’y réfugier. « Tu m’appelleras là où tu seras ? » « Tous les soirs, si tu veux. » La petite se dégagea. « Oh nooon, pas tous les soirs, j’ai pas que ça à faire, moi. » Les deux sœurs rigolèrent. Il allait lui manquer ce petit monstre une fois qu’elle serait à Oxford.

Elle fit un signe de la main à sa petite famille quand elle fut en bas des escaliers. Elle leur souriait. Elle se sentait mal, mais d’un côté, elle savait que si elle partait, c’était pour le bien de tous. Elle prit ses valises et les mit dans le coffre du taxi qui l’attendait. Elle s’apprêtait à rentrer l’intérieure du véhicule quand elle entendit la voix d’Astoria : « Prends soin de toi ! » Blodwyn se contenta de sourire et pour réponse, elle dit : « Merci. Pour tout. » Elle s’assit à l’intérieur du taxi en direction de l’aéroport. Elle baissa la tête, et oui, désormais une toute nouvelle vie l’attendait.

Episode VI : The one who dies ▬ Part two.
- All this feels strange and untrue -


Six ans. Cela faisait six ans que la petite Irlandaise était arrivée à Décadence. L’intégration n’y avait  pas été très facile, Blodwyn n’avait jamais été du genre à aller voir les gens pour faire connaissance, elle était plus du style à attendre que les gens viennent d’eux-mêmes. Après plusieurs semaines, elle s’était habituée à la vie de Décadence et avait trouvé ses marques. Elle était inscrite à l’université d’Oxford en photographie, mais elle s’était rapidement tournée vers le graphisme et avait continué dans cette voie. Une fois diplômée, Blodwyn a eut beaucoup de mal à trouver un travail. Elle avait quitté le dortoir de l’université pour s’approprier un appartement en plein centre-ville. Si son père, Thomas, n’avait pas été là pour l’aider, elle n’aurait surement jamais eu de travail. Il avait vanté ses mérites auprès d’un de ses amis qui venait d’ouvrir une entreprise et celui-ci avait besoin d’un logo. Il fut étonné par les talents de Blodwyn. La jeune femme gagna une petite place dans le monde du graphisme où il était assez dur de percer.

Ce qu’elle préférait de sa nouvelle vie, c’était la formation à Décadence. Elle gérait de mieux en mieux son pouvoir et pouvait, presque tout le temps, passer au travers de divers objets et fenêtres. Par les murs et les portes épaisses semblaient lui résister encore. Elle avait tenté un nombre incalculable de fois de passer à travers une porte, en vain, elle se mangeait la porte en pleine figure. Quand elle essayait de s’attaquer à une porte, une foule d’autres Porteurs venaient l’admirer car c’était tellement drôle de voir tous ces essais ratés. Blodwyn savait rire d’elle-même, se ramasser une porte dans la figure, ça faisait mal, mais c’était drôle.

Dans son bureau, elle travaillait sur le packaging d’une boite de thé anglais, elle voulait rester dans le minimalisme et l’élégance tout comme l’était l’Angleterre. She’s got you high de Mumm-Ra retentit soudainement dans la pièce. « Allo, maman ? Je suis désolée de ne pas avoir beaucoup appelé cette semaine, mais on m’a proposé un contrat de fou. Une nouvelle marque de thé anglais qui sera vendue en Amérique ! » Il y eut un petit silence. Blodwyn savait qu’Astoria était au bout de la ligne, elle entendait sa respiration ce qui la faisait un peu paniquer. « Hum… Maman ? » « Je… C’est très bien, je suis fière de toi, Blod ! » La rousse sourit, même si elle connaissait assez bien sa mère pour savoir que quelque chose n’allait pas. « Quoi de neuf à la maison ? » « Blodwyn. » Le ton de se mère la refroidit d’un coup. Quelque chose d’important se passait. « J’ai reçu une lettre d’un notaire qui se trouve à Oxford. » Elle marqua une petite pause. Blodwyn ne savait pas si c’était pour rajouter du suspens, mais ça ne lui plaisait pas du tout. « Et ? C’est quoi le rapport avec moi ? » Elle entendit sa mère soupirer au téléphone. « Laisse-moi donc terminer, jeune fille ! La lettre t’était adressée, il demande un rendez-vous avec toi. »  « Avec moi ? Mais pourquoi ? » « Je n’en sais rien, Blod, il faudrait que tu y ailles pour savoir, je t’envoie l’adresse par mail. » En vérité, Astoria savait très exactement ce que le notaire voulait annoncer à Blodwyn, mais elle avait préféré ne rien dire. Elle ne savait pas comment lui dire, elle ne pouvait pas. La rousse hésita un instant, c’était étrange, pourquoi un notaire voulait-elle la voir elle et pas sa mère ? Elle ne s’était jamais rendue chez un notaire auparavant, c’était bien mystérieux comme histoire. « D’accord, quand est-ce qu’il veut me voir ? » « Dans une semaine. »

Une fois la conversation terminée, elles ne s’attardèrent pas sur des sujets futiles comme le temps à Mullingar, ce que Thomas faisait ou encore les résultats scolaire d’Abbie qui venait d’avoir seize ans, elles avaient simplement raccroché car la conversation était trop tendue pour embrailler sur un sujet totalement différent. Le reste de la soirée, Blodwyn resta plantée devant son écran d’ordinateur sans travailler. Elle était trop perturbée par cette histoire pour faire quoi que ce soit.

***

« Bonjour, vous êtes Blodwyn Dermot ? » Elle s’avança de manière un peu rigide. Elle était tendue, elle ne comprenait pas très bien ce qu’elle fichait ici et le ton que sa mère avait adopté la semaine passée ne l’avait pas vraiment rassurée. Elle hocha la tête et serra la main de l’homme en costume, elle serra visiblement un peu trop fort vu la réaction du notaire. « Asseyez vous donc. Vous savez pourquoi vous êtes là, n’est-ce pas ? » Elle fronça les sourcils. Non, elle ne savait pas, comment pouvait-elle être au courant de quoi que ce soit ? L’homme d’âge mûr remarqua son doute, visiblement, elle ne savait pas et c’était encore sur lui que tombait la lourde tâche de devoir lui annoncer que : « Mademoiselle Dermot, j’ai le plus grand regret de devoir vous annoncez que votre mère, la biologique, est décédée la semaine passée. » Mère biologique, décédée, semaine passée. Pardon ? Que ce passait-il ?! « Je … Quoi ? » « Elle est morte d’une leucémie. » « Je … Oh mon Dieu, elle était toujours vivante et … » Tout s’embrouillait. Sa mère avait été vivante toutes ses années et elle n’avait rien fait pour la revoir ? Pas un seul signe de vie en vingt-trois ans, pas de cartes, pas de coup de fils, pas de lettre, rien. Blodwyn n’avait absolument rien eu. « Attendez, je … je pensais qu’elle était partie à l’étranger et qu’elle n’était même plus en Europe ! » « Elle est revenue, il y a deux ans quand elle a appris pour sa leucémie. » Ok, Blodwyn, respire. Elle a eu deux ans et elle n’a pas voulu te revoir, ce n’est pas grave… La jeune femme essayait de se rassurer, qu’avait-elle fait de mal pour mériter tout ça ?

Episode VII : The one who knows the truth.
- The truth is a terrible thing, don't you think? -


« Oh wow. », murmura-t-elle. Blodwyn était assise dans un Starbucks, elle était perdue. Elle relut la lettre pour la cinquième fois. Cette lettre expliquait tout. La façon dont son père était mort, tué par des Liberavits, Blodwyn en avait vaguement entendu parler, mais pensait que c’était une légende pour faire peur aux plus jeunes recrues de Décadence. La lettre expliquait les raisons de l’abandon, la sécurité de Charlotte tel était son prénom dans son autre vie, mais aussi la sécurité de la jumelle de Blodwyn, autrefois appelée Camille. La lettre expliquait que les jumelles avaient été séparées pour leur sécurité encore une fois. Blodwyn n’en revenait pas, elle avait une sœur, une sœur jumelle. Elle avait de la famille quelque part, une famille qui ne voulait vraisemblablement pas d’elle vu que la Camille en question ne s’était même pas montrée au rendez-vous du notaire. Peu importait, Blodwyn la retrouverait. Camille était sa seule famille, elle ne pouvait pas juste laisser cette chance glisser entre ses doigts. La lettre expliquait l’histoire que Julia De Wilder, leur mère biologique, avait traversé durant ces vingt-trois dernières années. La lettre expliquait pourquoi elle n’avait pas repris contact avec les filles alors qu’elle savait très bien qu’elle allait mourir, Julia ne voulait simplement pas les mettre en danger et elle ne voulait pas que la première vision de ses filles sur elle soit celle d’une femme affaiblie dans un lit d’hôpital, elle avait préféré mettre une photo qui datait du jour de la naissance des jumelles où la petite famille De Wilder était réunie, heureuse. La lettre expliquait qu’au long de sa vie, Julia n’avait jamais eu beaucoup de chose pour elle et qu’elle n’avait donc aucun héritage à laisser à ses filles. Pour la cinquième fois, elle murmura un « Oh wow. » avant de se replonger dans sa lecture.

Combien de temps était-elle restée dans ce Starbucks ? Elle ne se souvenait pas, elle n’avait pas vraiment compté en vérité. Il commençait à faire noir dehors. Quand elle releva la tête, elle aperçu un serveur penché sur elle. « Excusez-moi mademoiselle, mais il est bientôt dix-neuf heures et nous voudrions fermer, si vous pouvez terminer votre café, s’il vous plait. » D’un ton neutre, presque automatique, elle répondit : « Je ne compte pas le finir, je m’en vais. » Elle se leva et commença à s’éloigner de la table. Elle ne semblait pas être en possession de son corps, elle avait juste l’impression de subir, de suivre son corps. Ce n’était pas elle qui agissait, elle ne faisait que suivre le mouvement alors que son esprit était ailleurs. La voix du serveur la ramena sur Terre. « Est-ce que vous allez bien ? » Elle s’arrêta d’un coup, la machine avait fini de tourner. Blodwyn resta dos à lui un petit moment, la tête baissée, elle admirait le carrelage. Après une minute, elle tourna finalement la tête et le regarda, les larmes aux bords des yeux. « Je suppose que oui. » Le serveur, un peu perdu, ne dit rien et la regarda s’éloigner lentement.


Spontanée
Bornée
Confiante
Impatiente
Originale
Égoïste
Observatrice
Introvertie
Responsable
Réservée
Sensible
In Real Life
Prénom/Pseudo: useless
Mon âge: sixteen.
Mon personnage est : [ ] Prédéfini [X] Inventé
Je fais environ : +500.
Je serais là: 7/7 jours.
J'ai connu le forum: en me baladant et PAF! ça fait des chocapics.
Ma première impression quand je l'ai vu a été: "Ce forum est sexuellement attractif."
J'ai lu le règlement, je peux donc dire que: Justin Bieber, c'est le plus beau.
Rien d'autre à ajouter ? J'aime pas le Nutella!

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Blodwyn A. Dermot ∞ We are disconnected.

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